Vers une éducation rationnelle

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Article de Didier Pleux - octobre 2023

Vers une éducation rationnelle 

Les parents sont perdus : l’éducation bienveillante à la française ne marche pas (I. Filliozat, C. Gueguen), pas plus que le « file dans ta chambre » (C. Goldman). Les deux approches sont en effet irrationnelles, hors de la réalité des enfants 2023. F. Dolto était peut-être utile aux enfants nés dans les années 50 : pour combler les carences affectives et autres maltraitances, il était bon de respecter l’enfant avec toute l’affection et l’empathie parentale ou adulte. Mais de quoi les nouvelles générations du XXI° siècle ont - elles besoin ?


La plupart des enfants sont aimés, écoutés, stimulés, protégés, valorisés et pourtant nombreux sont ceux qui révèlent une grande vulnérabilité devant les aléas du quotidien. Et c’est bien là qu’il faut rendre hommage à Albert Ellis avec son concept de « tolérance aux frustrations », socle indispensable de l’épanouissement humain puisque l’amour ne suffit pas pour accepter les adversités de la vie.


L’éducation rationnelle a justement pour objectif, sur une base affective stable et aimante, d’enseigner à l’enfant cette incontournable acceptation inconditionnelle de soi, des autres et de la réalité tout court. Pour ce faire il est donc indispensable d’inclure du « réel frustrant » dans l’éducation : savoir obliger l’enfant à quitter son égocentrisme, le contraindre à faire ce qu’il n’a pas toujours envie de faire, refuser ses désirs d’immédiateté, freiner le développement d’une éventuelle toute puissance. Ainsi, l’adulte, le parent, se doivent d’actualiser une autorité aimante, acceptante, tolérante, juste, mais aussi conflictuelle, déséquilibrante dans ses « disputes éducatives ».


L’éducation rationnelle est bien cet « amour et frustration » que je ne cesse de répéter depuis des décennies !


Didier Pleux, octobre2023.


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